Amérique du nord

La Seconde Guerre mondiale, outil d’intégration pour les Noirs américains

Guerre totale, la Seconde Guerre mondiale fait sentir ses effets aussi bien sur les combattants que sur les populations civiles des pays en guerre. Les États-Unis n’échappent pas à ce processus, même si le territoire américain se trouve loin des zones de combat et est épargné par les destructions. Dans un discours du 28 avril 1942, le président Roosevelt explique à ses concitoyens qu’« il y a un front et une bataille où tout le monde aux États-Unis – tout homme, toute femme, tout enfant – est en action. […] Ce front est juste ici, chez nous, dans nos vies quotidiennes et dans nos tâches quotidiennes »{2} . La mobilisation patriotique touche toutes les classes sociales et tous les groupes ethniques et raciaux qui composent la population américaine. C’est le cas notamment des Noirs.

Hélène Harter

Publié le 24 juillet 2006

Avec près de 13 millions de personnes, les Noirs représentent 10% de la population américaine et forment la première minorité du pays{3} . Ils occupent une place particulière dans la société américaine des années 1940. Ils sont en effet les seuls Américains dont les ancêtres n’ont pas migré volontairement en Amérique. Ils sont des hommes libres en vertu du 13ème amendement à la constitution de 1865 qui abolit l’esclavage. Cependant, leur situation est très souvent précaire. Dans le Nord, ils sont victimes de discriminations. Dans le Sud, ils subissent une ségrégation légale depuis l’arrêt Plessy contre Ferguson pris par la Cour suprême en 1896. La Seconde Guerre mondiale contribue à changer la place des Noirs dans la société américaine. L’armée américaine compte jusqu’à 16 millions de soldats. Parmi eux, 3 millions de Noirs{4} . Une telle mobilisation est une première dans un pays où de nombreux Blancs s’inquiètent de voir des Noirs porter les armes. L’armée demeure ségrégée pendant le conflit mais face aux besoins, peu à peu des Noirs intègrent des postes de combat dans l’aviation, la marine et les Marines ; ce qui leur était interdit jusque-là. Des femmes noires servent également dans les corps auxiliaires. Le sort des Noirs change aussi à l’arrière, et notamment dans les villes, là où vivent la majorité des Américains (56,5% en 1940). C’est ce que se propose de montrer cet article.

Les Noirs américains et l’effort de guerre

Comme tous leurs compatriotes, les Noirs américains participent activement à la mobilisation économique du pays. Le réarmement du pays décidé au lendemain de la conférence de Munich de 1938 s’accélère avec le déclenchement de la guerre en Europe en septembre 1939 et surtout avec l’attaque sur Pearl Harbor le 7 décembre 1941. Entre le 7 décembre 1941 et le 6 juin 1944, 171 257 avions, 90 000 chars d’assaut, 65 000 bateaux de débarquement et 1 200 navires de guerre sortent des usines américaines. La production des chantiers navals est multipliée par 16 dans les trois années qui suivent l’entrée en guerre. 96 000 avions sortent des chaînes de production en 1944 alors que les Américains en avaient fabriqué 6 000 en 1939. Dès 1942, la production de guerre américaine équivaut à celle des pays de l’Axe. Elle est deux fois plus importante en 1944{5} . Les villes sont les principales bénéficiaires du programme de défense américain. Entre juin 1940 et la fin de la guerre, elles draînent 153 des 175 milliards de dollars de contrats militaires passés par le gouvernement fédéral{6} . Cela prend la forme de constructions de bases militaires (453 millions de dollars à San Francisco, 27 millions à Fort Worth, Texas) et d’usines d’armements. Les villes du Nord-Est et de la région des Grands Lacs, qui disposent d’un tissu industriel riche et d’une main d’œuvre importante comme New York et Detroit, sont au cœur de l’effort de guerre tout comme les villes de l’Ouest et du Sud, en pleine croissance depuis les années 1920.


C'est notre guerre!

Les usines tournent à plein régime pour répondre à l’effort de guerre. Pour cela, elles recrutent beaucoup. Entre 1940 et 1945, la population active passe de 46,5 à 53 millions de personnes, et ce en dépit de la mobilisation de 16 millions d’Américains{7} . Trouver du personnel n’est pas facile en raison du nombre de soldats mobilisés mais aussi à cause de l’amélioration de la situation économique. Début 1942, Milwaukee compte 24 784 chômeurs. Ils ne sont plus que quelques centaines en 1943{8} . Les Noirs bénéficient de cette situation. Le manque de main d’œuvre conduit les industriels à revoir leurs politiques d’embauche et à faire appel à des populations qu’ils ne recrutaient pas jusque-là : des Noirs, mais aussi des Hispaniques et des femmes. Pendant l’hiver 1940, 75% des emplois industriels liés à la défense sont fermés aux Noirs{9} . Par contre, dans les quatre années qui suivent, le nombre de Noirs travaillant dans l’industrie triple. Ils sont 1,25 million en 1944. À la fin des hostilités, les Noirs représentent 6,4% de la main d’œuvre fabriquant des avions alors qu’on ne comptait que 240 Noirs parmi les 100 000 ouvriers de l’aéronautique en 1940. Quant aux Noirs employés dans les chantiers navals, leur nombre double dans l’année qui suit l’entrée en guerre{10} . Ces progrès s’expliquent par la pénurie de main d’œuvre mais aussi parce que les entreprises doivent se conformer aux directives du pouvoir fédéral, qui est leur principal client, et notamment à l’ordre exécutif 8 802 du 25 juin 1941. Celui-ci stipule que désormais on ne pourra plus refuser à un Américain l’entrée dans l’armée ou dans une entreprise travaillant pour la défense en raison de la couleur de sa peau ou de son origine ethnique ou nationale. Le président prend cet ordre exécutif sous la pression des organisations noires et notamment de la Brotherhood of Sleeping Car Porters (BSCP). Le chef de ce syndicat noir, A. Philip Randolph, a en effet menacé la Maison Blanche d’une grande manifestation qui réunirait à Washington des milliers de Noirs venant dénoncer la ségrégation et réclamer la possibilité de participer à l’effort de guerre au même titre que les Blancs{11} .


Marins décorés pour ne pas avoir abandonné leur canon.


















Accéder à de nouveaux emplois

Le programme de défense permet également à certains Noirs d’intégrer les administrations municipales. Ces dernières souffrent comme les entreprises d’une pénurie de main d’œuvre. À Fort Smith (Arkansas), l’administration municipale perd 21 employés entre octobre 1940 et octobre 1941 alors que la ville gagne 5 100 nouveaux habitants. À New York, 1 200 pompiers manquent à l’appel en juillet 1943. La moitié a rejoint l’armée. Les autres sont partis travailler pour le programme de défense nationale qui offre des salaires plus attractifs. Dans l’Arkansas, un ouvrier peut y gagner 500 dollars quand la grille des salaires publics ne dépasse pas 150 dollars. À Milwaukee, un employé municipal touche un salaire moyen de 72 à 81 cents de l’heure quand les industries privées versent 92 cents{12} . Difficile pour les villes de rivaliser d’autant que les emplois qu’elles proposent sont temporaires. En effet, des lois ont été prises pour garantir aux soldats mobilisés qu’ils retrouveront leur poste dans les administrations municipales à la fin de la guerre. Face à ces difficultés, certaines villes décident d’employer le temps de la guerre des auxiliaires qui appartiennent à des catégories de populations jusque-là exclues des emplois municipaux. C’est ainsi que 62 femmes travaillent sur les lignes de transports en commun gérées par la ville de San Francisco à la fin de l’année 1943{13} . Des Noirs sont également employés, essentiellement dans les villes du Nord et dans l’Ouest. Dans certaines villes comme New York, leur recrutement s’accélère même au lendemain des émeutes urbaines de 1943{14} . Bien du chemin reste à parcourir jusqu’à la révolution des droits des années soixante, mais grâce au recrutement de minorités par certaines municipalités, les citadins commencent à se faire à l’idée que les femmes et les Noirs puissent occuper des emplois qui leur étaient jusque-là interdits.
En accédant à ces emplois, les Noirs voient leur revenus augmenter et leurs conditions de vie s’améliorer. Cela passe souvent par un déménagement loin de leur domicile. En effet, face aux pénuries de personnel local, les bassins de recrutement finissent par s’élargir à l’échelle du pays. Sur le million de personnes qui travaille dans les industries de guerre de l’aire métropolitaine San Francisco-Oakland, un demi-million vient d’autres États que la Californie. San Francisco ne constitue pas une exception. Des millions d’Américains n’hésitent pas à traverser le pays pour s’embaucher dans les usines qui travaillent pour l’effort de guerre. En janvier 1945, l’agence fédérale du logement (National Housing Agency) estime que 4 millions d’Américains sont concernés par ces migrations de travail, 9 millions si on compte leur famille. Quatre millions de personnes, c’est alors la population cumulée de l’Arizona, du Delaware, de l’Idaho, du Montana, du Nevada, du New Hampshire, du Nouveau-Mexique, de l’Utah, du Vermont et du Wyoming. Pour atteindre 9 millions de personnes, il faudrait ajouter les États du Kansas, du Maine, du Rhode Island et du Dakota du Sud. Aujourd’hui, on estime qu’environ 15 millions de civils américains, soit près de 12% de la population, ont participé à ces migrations{15} .
Parmi ces migrants, on trouve de nombreux Noirs. Entre 1940 et 1943, 600 000 Noirs quittent les campagnes et les petites villes du Sud ségréguées où les espoirs de promotion sociale sont nuls. Au début de la guerre, les Noirs sont encore largement concentrés dans le Sud même si à la fin du XIXe siècle et lors de la Première Guerre mondiale des Noirs se sont déjà installés dans le Nord attirés par les emplois industriels et la perspective de plus de liberté{16} . Dans le Nord-Est, seule Philadelphie compte plus de 10% de Noirs en 1940. À peine 500 000 Noirs habitent New York. Ils représentent tout juste 6,7% de la population de la ville. Dans le Middle West, les Noirs ne constituent que 8,2% de la population de Chicago, 9,2% de celle de Detroit et à peine 1,5% de celle de Milwaukee. C’est à Saint Louis qu’ils forment la communauté la plus importante avec 13,3% de la population. Et encore, on est loin de la situation qui prévaut dans le Sud. Un quart de la population de Washington, DC est noire en 1940 tout comme 34% de celle d’Atlanta et 40% de celle de Birmingham (Alabama){17} . Avec la guerre, la situation change. Les trois quarts des migrants noirs partent vers les États urbains et industriels de Californie, d’Illinois, du Michigan, du New York, de l’Ohio et de Pennsylvanie. La moitié d’entre eux s’installe dans les villes du Nord et du Middle West. 50 000 Noirs élisent domicile à Chicago. 65 000 autres recommencent leur vie à Detroit. Ils sont aussi nombreux que la population noire de la ville en 1940 et transforment radicalement la cité. En 1950, ils représentent désormais 16,4% de la population de Detroit. Alors que la population blanche de la ville diminue de 2% entre 1940 et 1950, la population noire, elle, augmente de 41,5%. New York connaît une situation similaire. 289 000 Noirs y migrent dans les années 1940. Au recensement de 1950, ils représentent désormais 9,5% de la population de l’agglomération{18} .

La guerre favorise la création d’importantes communautés noires dans les villes de l’Ouest

Avant la guerre, à peine 75 000 Noirs habitent Los Angeles. Ils n’y représentent que 5% de la population locale contre près de 10% aujourd’hui. Le programme de défense attire 85 000 Noirs supplémentaires dans la ville. Alors que la population blanche n’augmente que de 17,7% entre 1940 et 1946 la communauté noire connaît une croissance de 113%. L’évolution est encore plus spectaculaire à San Francisco. La population noire progresse de 560% contre seulement 28,1% pour la communauté blanche. 20 000 Noirs habitaient dans la zone urbaine San Francisco-Oakland en 1940. Ils sont 65 000 cinq ans plus tard. À Seattle, la population noire passe de 3 000 à 16 000 personnes pendant ces années-là, à Portland de 2 000 à 15 000{19} . Le Sud connaît également une urbanisation importante. Mobile (Alabama) se développe considérablement grâce au programme de défense. C’est aussi le cas de Pascagoula. Petite ville du Mississippi vivant de la culture de la noix de pécan, de la pêche et de l’ostréiculture, elle ne compte que 5 900 habitants en 1940. Cinq ans plus tard, on y dénombre 34 000 habitants. Avec une croissance démographique de 476%{20} , Pascagoula est l’archétype de la war boom town. La mise en œuvre du programme de défense accélère l’urbanisation du pays et en particulier celle de la communauté noire. A tel point qu’en 1950, les Noirs américains deviennent majoritairement des citadins. Grâce à la guerre, ils rattrapent un peu leur retard en terme d’urbanisation. C’est en effet dès 1920 qu’on dépasse aux États-Unis le taux de 50% de citadins.

La Seconde Guerre mondiale relance le mouvement des droits civiques



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La guerre permet une meilleure insertion des Noirs dans la société américaine. Elle nourrit aussi les revendications des défenseurs des droits civiques. Tout au long du conflit, des voix se font entendre dans la communauté noire pour demander plus de reconnaissance et une égalité de traitement. C’est le cas notamment après les émeutes de 1943. Le hiatus entre une guerre faite au nom de la liberté et le sort qui est réservé aux Noirs incite ces derniers à s’organiser davantage pour faire valoir leurs droits. À la suite de l’émeute qui agite Hall-Thomas à Dallas, le 3 janvier 1943, 23 associations noires forment le Dallas Council of Negro Organizations{21} . À New York, un comité, dirigé par Walter White et Algernon Black, est créé pour aider les Noirs à obtenir des emplois. Il s’agit aussi de faire en sorte que leurs problèmes ne soient pas oubliés. Deux associations sont particulièrement actives au sein de la communauté noire : la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) créée en 1910 par W. E. B. DuBois et la National Urban League fondée en 1911 pour aider les Noirs ruraux à s’intégrer en ville. Elles revendiquent à l’échelle nationale mais aussi mènent des actions au niveau local. Partant du constat que la communauté noire de Milwaukee souffre d’un taux de contamination par les maladies vénériennes 14 fois supérieur à celui de la moyenne de la ville, la Milwaukee Urban League ouvre ainsi un centre de diagnostic et de traitement réservé aux Noirs{22} . La fin de la guerre ne tarit pas la mobilisation. Réclamer une réelle égalité prend tout son sens pour des hommes et des femmes qui ont combattu sur le champ de bataille et qui ont participé à l’effort de guerre comme les autres Américains. Leur combat est relayé par les libéraux blancs. Il paraît impensable à ces derniers de maintenir la ségrégation alors que les États-Unis viennent de faire la guerre au nom de la liberté. Les Américains sont d’autant plus sensibilisés à cette question qu’ils découvrent avec effroi les horreurs commises par le régime nazi. De plus, les migrations des Noirs vers le Nord-Est et l’Ouest font de la question raciale non plus un problème limité au Sud mais un enjeu national{23} . Conscient de ces réalités, le président Truman crée en 1946 un comité présidentiel pour les droits civiques. Deux ans plus tard, il engage le pays dans la voie de la déségrégation en déségrégant l’armée. Puis vient en 1954 l’arrêt Brown v. Booard of Education of Topeka de la Cour Suprême qui lance la déségrégation dans l’enseignement primaire et secondaire et les lois sur les droits civiques de 1964 et 1965 qui mettent un terme à la ségrégation. La guerre ne révolutionne pas les relations interraciales en ville{24} mais elle prépare les changements des années cinquante et soixante. Elle est en soi un catalyseur du changement pour les villes mais aussi pour l’ensemble de la société américaine.



|1| Hélène Harter : voir marge.
|2| Franklin Delano Roosevelt, On Our National Economy Policy, adresse radiodiffusée du 28 avril 1942
|3| Statistical Abstract of the United States : 1942, Washington, Government Printing Office, 1943, p. 2..
|4| Bacharan (Nicole),Histoire des Noirs américains au XXe siècle, Bruxelles, Complexe, 1994, p. 80.
|5| Kaspi (André) dir., La Deuxième Guerre mondiale. Chronologie commentée, Paris, Perrin, nouvelle édition 1995, p. 355. Kaspi (André), Franklin Roosevelt, Paris, Fayard, 1988, p. 456.
|6| Chudacoff (Howard P.), Smith (Judith E.), The Evolution of American Urban Society, Englewood Cliffs, Prentice Hall, 1988, p. 260.
|7| Kaspi (André), « États-Unis », dans Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale, Masson (Philippe) dir., Paris, Larousse, 1979-1980, p. 685.
|8| City of Milwaukee, Annual Consolidated Report of the Common Council, 1942, p. 63.
|9| Granger (Lester B.), « Barriers to Negro War Employment », Annals of the American Academy of Political and Social Science, septembre 1942.
|10| Fohlen (Claude), L’Amérique de Roosevelt, Paris, Imprimerie nationale, 1982, p. 184. Winkler (Allan M.), Frankling (John H.), Esinstadt (A. S.) dir., Home Front USA : America during World War II, Arlington Heights (Illinois), Harlan Davidson, 1987, p. 58
|11| Winkler (Allan M.), Frankling (John H.), Esinstadt (A. S.) dir., op. cit., p. 58.
|12| Smith (C. Calvin), War and Wartime Changes : The Transformation of Arkansas, 1940-1945, Fayetteville, 1986, p. 26 et p. 42. « Fireman Shortage Held Peril to City », New York Times, 27 juillet 1943, p. 18. (Agnes E.), Journey Through Chaos, op. cit., p. 193-201. Pifer (Richard L.), A City at War : Milwaukee Labor During World War II, Madison (Wisconsin), University of Wisconsion Press, 2003, p. 62
|13| « More City Jobs Going Begging », San Francisco News, 8 août 1941.
|14| Sur les émeutes de 1943, cf Harter (Hélène), « Les difficultés d’intégration de la communauté noire américaine pendant la Seconde Guerre mondiale », site de l’Institut des diasporas noires francophones : http://www.idnf.org/.
|15| National Housing Agency, War Housing in the United States, avril 1945, p. 6-7. « Census Shows Changes in Nation Due to War », New York Times, 6 décembre 1942, p. E8.
|16| Les Noirs ne représentent que 2% de la population de Chicago en 1910, puis 4,1% en 1920, 6,9% en 1930 et 8,2% en 1940. Entre 1910 et 1940, la proportion des Noirs dans la population totale passe de 1,2% à 9,2% à Detroit, de 1,5% à 9,6% à Cleveland, de 6,4% à 13,3% à Saint Louis et de 0,3% à 1,5% à Milwaukee (Teaford (Jon C.), Cities of the Heartland : The Rise and Fall of the Industrial Midwest, Bloomington (Indiana), Indiana University Press, 1994, p. 190).
|17| Teaford (Jon C.), Cities of the Heartland, op. cit., p. 98.
|18| Ibid., p. 193.
|19| Abbott (Carl), The Metropolitan Frontier : Cities in the Modern American West, Tucson, The University of Arizona Press, 1993, p. 19.
|20| « War-Boom Town Refuses to Become a Ghost Town », American City, juillet 1945, p. 87-88
|21| Payne (Darwin), Fitzpatrick (Kathy), From Prairies to Planes, Dallas, Three Forks Press, 1999, p. 236-237
|22| City of Milwaukee, Annual Consolidated Report of the Common Council, 1942, p. 59.
|23| Erenberg (Lewis A.), Hirsch (Susan E.) dir., The War in American Culture : Society and Consciousness during World War II, Chicago, University of Chicago Press, 1996, p. 4-5
|24| Sur les limites du changement, cf Harter (Hélène), « Les difficultés d’intégration de la communauté noire américaine pendant la Seconde Guerre mondiale », site de l’Institut des diasporas noires francophones : http://www.idnf.org/.

Hélène Harter

Hélène Harter est maître de conférences en histoire contemporaine et directeur-adjoint du Centre de recherches d’histoire nord-américaine de l’université Paris I Panthéon Sorbonne.(CRHNA)

Elle a notamment publié:

L’Amérique
(Le Cavalier bleu, coll. « Idées reçues », 2001),

La civilisation américaine
en collaboration avec André Kaspi, François Durpaire et Adrien Lherm (Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Quadrige », nouvelle édition 2006) et

L’Amérique en guerre : Les villes pendant la Seconde Guerre mondiale (Paris, Galaade Editions, 2006).